la dyspareunie, ou quand le sexe fait mal

Pauline Allione
article publié le 31/07/2021 / dernière mise à jour le 05/08/2021

Lorsqu’un rapport sexuel est douloureux, on parle de dyspareunie. Qu’elles soient superficielles ou profondes, ces douleurs peuvent s’expliquer par des facteurs physiques comme psychiques.

la dyspareunie : qu’est-ce que c’est ?

La dyspareunie désigne les douleurs ressenties pendant un rapport sexuel. Fréquentes chez les femmes, celles-ci peuvent survenir pendant ou après l’acte sexuel.

Il est d’usage de distinguer les dyspareunies superficielles, soit les douleurs qui surviennent autour de l’entrée du vagin, des dyspareunies profondes, davantage localisées dans le bas-ventre, comme au niveau du pelvis ou au fond du vagin.

Le vaginisme est considéré comme une forme de dyspareunie, puisque cette contraction inconsciente des muscles du vagin rend la pénétration douloureuse, voire totalement impossible.

d’où viennent les douleurs ?

Les dyspareunies peuvent avoir des causes variables, physiques comme psychiques. Du côté des origines organiques, on retrouve ainsi les IST et autres infections gynécologiques, l’endométriose, des blessures liées au post-partum, la ménopause, etc.

Les causes psychiques peuvent également être variées : une agression sexuelle antérieure, un stress important, une appréhension avant le rapport sexuel, ou encore un manque d’excitation entraînant une trop faible sécrétion de cyprine.

comment reconnaître une dyspareunie ?

La dyspareunie peut se caractériser par des douleurs localisées ou diffuses. Celles-ci peuvent se ressentir à l’entrée du vagin, sur les lèvres, la vulve ou le clitoris, notamment au moment de la pénétration. Ces douleurs peuvent aussi être plus profondes, à l’intérieur du vagin ou au niveau du bas-ventre.

Une personne souffrant de dyspareunie peut ressentir des démangeaisons, des contractures involontaires, des brûlures…

quel traitement pour la dyspareunie ?

En cas de douleurs répétées lors des rapports sexuels, il est nécessaire de consulter un·e professionnel·le de santé (médecin, gynécologue, sage-femme) afin d’en déterminer l’origine. Celui-ci procèdera à un examen clinique, et interrogera le ou la patient·e afin de connaître l’origine de la dyspareunie.

Les traitements sont aussi variés qu’il existe d’origines à la dyspareunie et peuvent passer par des médicaments, comme en cas de pathologie ou d’infection gynécologique, une psychothérapie en cas de traumatisme antérieur, ou même une chirurgie, par exemple pour certaines endométrioses.

mieux vivre sa sexualité

Traiter l’origine de la dyspareunie permettra d’améliorer sensiblement la vie sexuelle des patient·e·s affecté·e·s. La dyspareunie peut en effet décourager les personnes en souffrant à avoir des rapports sexuels, voire diminuer leur estime d’elle-même.

Violette, 26 ans et derrière le compte Instagram @debloquetashnek sur lequel elle informe sur le vaginisme et la dyspareunie, souffre elle-même de vaginisme depuis le début de sa vie sexuelle. “Pendant longtemps, je me suis sentie anormale alors que je n’avais pas de sexualité. Pourtant, j’ai été en couple avec plusieurs partenaires” se souvient-elle. Avant que le diagnostic ne tombe, la jeune femme s’est longtemps sentie incomprise : “Je me sentais seule au monde, puis j’ai vécu dans le déni pendant de nombreuses années. J’avais décidé de ne même plus y penser.”

C’est pourquoi il est important de consulter un spécialiste de santé : avoir des rapports sexuels douloureux n’est pas normal

En parler avec ses partenaires sexuels est également primordial : informé·e de ces douleurs, l’autre comprendra qu’il n’en est pas responsable. Mieux vaut communiquer sur ses ressentis pendant un rapport sexuel, afin d’agir en fonction et de favoriser les pratiques non douloureuses.

Toujours concernée par le vaginisme, Violette a appris à envisager sa sexualité autrement. “Désormais, je n’en souffre plus mentalement. J’ai une sexualité différente et qui me convient, et je ne considère plus le vaginisme et la dyspareunie comme un problème. J’utilise des dilatateurs vaginaux, mais c’est surtout l’aide d’une sexologue qui m’a permis d’aller de l’avant”, détaille la jeune femme. Il faut se détacher du sexe pénétratif, il existe plein d’autres façons de faire l’amour. Plus l’on se morfond dans le vaginisme, plus on le laisse exister.”

FAQ : tout savoir sur la dyspareunie

la dyspareunie est-elle un symptôme d’endométriose ?

existe-il des gynécologues spécialistes de la dyspareunie ?

la ménopause peut-elle déclencher une dyspareunie ?

quelle est la différence entre la dyspareunie et le vaginisme ?

peut-on souffrir de dyspareunie après un accouchement ?

la dyspareunie existe-t-elle chez l’homme ?

existe-t-il une opération pour soigner la dyspareunie ?

Pauline Allione
Pauline Allione
Rédactrice
Journaliste freelance, Pauline aime écrire sur ce qui touche à la société, le féminisme, l’intimité et l’art.