Qu'est-ce que l'endométriose ?

Vous en avez déjà certainement entendu parler sans vraiment savoir ce que c'est : l'endométriose est une maladie encore peu connue. Découverte en 1860, les chercheurs ont pourtant eu tout le temps de s'y intéresser. Mais longtemps considérée comme un « caprice » féminin, elle n’a été prise au sérieux que récemment. Pourtant non, il n’est pas « normal » d’avoir très mal pendant ses règles ! Des petites explications pour mieux comprendre cette maladie qui touche 5 à 10 % des femmes réglées s’imposent.

L'endométriose : une maladie directement liée au cycle menstruel

La muqueuse tapissant la paroi utérine s'appelle l'endomètre. Celui-ci est évacué chaque mois pendant les menstruations après s'être épaissi tout au long du cycle afin d’accueillir un potentiel ovule fécondé. Quand une femme est atteinte d’endométriose, ce tissu migre et se développe aussi dans d'autres parties du corps :

  • De manière courante, dans le système génital : ovaire, trompes de Fallope, la surface extérieure de l'utérus ainsi que les ligaments qui le soutiennent

  • Plus rarement, dans les organes proches : vessie, reins, intestins

  • Cas extrême, partout dans le corps : poumons, membres supérieurs et inférieurs.

Quel que soit son emplacement dans le corps, le tissu endométrial réagit de la même manière aux hormones qui régissent le cycle menstruel. Lorsque les règles se déclenchent, l'affaissement du tissu et son écoulement se manifestent donc à tous les endroits où il s'est installé. Et si le sang peut s'évacuer facilement de l'utérus car il est prévu pour ça… c’est plus compliqué pour les autres parties du corps citées ci-dessus.

Les causes de l'endométriose sont mal connues. Des facteurs génétiques ou encore des troubles du système immunitaire pourraient être responsables. On pense aussi que certaines cellules de l'endomètre s'enracinent là où elles ne devraient pas suite à des reflux rétrogrades au moment où l'utérus se contracte pour évacuer le sang : celui-ci aurait tendance à remonter au lieu de descendre par le col de l'utérus. Enfin, on pense que les cellules peuvent circuler par le sang et la lymphe.

 

Symptômes de l'endométriose

Les conséquences de la présence d'endomètre à des endroits inopportuns sont variées. Voici une liste des symptômes connus :

  • Douleurs intenses au niveau des organes concernés et de la péritoine (membrane qui tapisse l’abdomen) dues aux irritations provoquées par les saignements

  • Formation de kystes

  • Infertilité

  • Troubles digestifs et urinaires

  • Fatigue chronique

  • Douleurs pelviennes et lombaires

  • Douleurs pendant les rapports sexuels

1 infertilité sur 3 est liée à un problème d'endométriose plus ou moins avancé. Les tissus se développant en dehors de l'utérus empêchent les ovules d'atteindre leur destination, la fécondation ne peut donc pas avoir lieu. La maladie étant parfois asymptomatique, une femme peut ne pas se rendre compte qu’elle est atteinte avant un test de fertilité.

Comment soulager les douleurs dues à l'endométriose ?

La ménopause met un point final à l’endométriose. Mais heureusement, d’autres solutions sont à envisager pour soulager les femmes souffrant de cette maladie souvent très douloureuse. 

Prévention

Des recherches sont en cours et les données suivantes sont à prendre avec précaution. Cependant, suivre ces recommandations ne pourront que vous faire du bien. Il semblerait qu'une bonne hygiène de vie limiterait les symptômes de l'endométriose : pratiquer une activité sportive, manger beaucoup de fruits, de légumes et des aliments riches en oméga 3 (noix, graines de lin, maquereau…). Il faudrait également limiter la consommation de viande rouge et de jambon.

Traitement médical

À l'heure actuelle, aucun traitement définitif n'existe pour soigner l'endométriose. Même une ablation de l'utérus peut ne pas suffire car les cellules continuent d'apparaître et de circuler dans le corps. La première chose à faire lorsque les douleurs sont handicapantes, c'est bien entendu de consulter un gynécologue qui saura être réellement à l'écoute de votre situation. Il pourra vous prescrire trois types de traitement :

  • Des anti-inflammatoires

  • Des traitements hormonaux : pilule contraceptive en continu, stérilet spécial recouvert d'un progestatif, piqures régulières qui provoquent une ménopause temporaire

  • Des traitement chirurgicaux : ablation des excroissances endométriales, ablation de l'utérus et des ovaires pour inhiber les stimulations hormonales. Cette dernière solution est définitive mais supprime toute possibilité d'avoir des enfants.

 

D'autres solutions plus alternatives peuvent être envisagées. En lisant l'interview d'Annabelle, vous découvrirez comment elle a réglé le problème d'endométriose qui lui gâchait la vie.

Par Émilie.