pourquoi les règles douloureuses ne sont pas une fatalité ?
Les douleurs de règles ne sont pas à prendre à la légère. Quand elles sont trop invalidantes, elles peuvent cacher une affection qu’il est bon de repérer pour la soigner au plus vite. Découvrez d’où viennent les douleurs de règles, comment y faire face et quand est-ce qu’il est bon de consulter.
Le fait que les règles sont douloureuses est ancré dans la culture occidentale : on part du principe que les femmes souffriront une semaine par mois, mais ce préjugé n’est pas forcément bon pour leur santé : certaines douleurs peuvent cacher des affections comme une endométriose ou encore des fibromes utérins. D’où viennent ces douleurs ? Et à quel moment sont-elles inquiétantes ?
à quoi sont dues les douleurs de règles ?
Les règles sont constituées de la muqueuse endométriale, qui devient plus épaisse pour accueillir le foetus, puis se désagrège s’il n’y a pas eu fécondation. Mais cette muqueuse ne tombe pas toute seule : c’est grâce à l’impulsion du myomètre, muscle situé sous l’endomètre. Bien que souvent méconnu, le myomètre et l’un des muscles les plus puissants du corps. Ce sont ces contractions qui peuvent, dans certains cas, se révéler douloureuses. Les douleurs de règles sont appelées dysménorrhée. On parle de dysménorrhée primaire à l’adolescence lors des premières règles, et secondaire par la suite. Les douleurs des premières règles sont souvent plus fortes et touchent 50 à 70 % des adolescent·e·s, car le corps n’est pas encore habitué à ces sensations.
Les douleurs de règles se manifestent principalement dans le bas-ventre, puisqu’elles sont dues aux contractions du myomètre. Ces contractions sont provoquées par les prostaglandines. Certaines personnes en sécrètent plus que d’autres, d’où le fait que nous ne sommes pas tou·te·s égaux·égales face à la douleur. Dans certains cas, les douleurs peuvent aussi se propager dans le périnée ou les lombaires… des troubles qu’il est important de ne pas prendre à la légère.
à quel moment s’inquiéter ?
Lorsque les gênes deviennent de véritables souffrances, elles peuvent être révélatrices de maladies qu’il est important de repérer pour les traiter le plus tôt possible. Nous avons questionné une sage-femme qui s’est montrée catégorique :
« Dire à un·e patient·e qui se plaint de douleurs “c’est normal les règles ça fait mal”, je ne considère pas ça comme la bonne façon de faire. Il faut vraiment investiguer, voir comment le·la patient·e décrit la douleur, combien de temps elle dure, quel type d’antalgique le·la soulage, est-ce qu’il ou elle doit rater l’école à chaque fois… ce n’est pas normal d’être cloué·e au lit, de ne pas pouvoir bouger les premiers jours. »
Les douleurs de règles peuvent être invalidantes au point de manquer l’école ou le travail : selon le site Ameli, les douleurs menstruelles sont “la première cause d’absentéisme scolaire de l’adolescente et d’absentéisme professionnel de la femme jeune”. Pas question de laisser les règles nuire à notre réussite scolaire ou professionnelle : lorsqu’elles sont douloureuses au point de ne plus pouvoir se lever, il est nécessaire de consulter un·e spécialiste. En effet, ces douleurs peuvent être le symptôme d’endométriose, de la présence d’un ou plusieurs fibromes ou encore d’une infection génitale.
comment traiter les douleurs de règles ?
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les antispasmodiques peuvent réduire les douleurs mais l’aspirine est à éviter, puisqu’il peut augmenter les pertes sanguines et rallonger la période des règles. Il est également possible d’adapter son régime alimentaire : les produits laitiers par exemple augmentent la production de prostaglandines, il peut donc être bon de diminuer leur consommation en cas de douleurs. Le café, le tabac et l’alcool peuvent aussi aggraver les douleurs. La prise de pilule contraceptive quant à elle pourrait diminuer voire mettre fin aux douleurs.
Mais toutes ces solutions ne régleront pas le problème en cas de présence d’une maladie. C’est pourquoi il est nécessaire de consulter un·e professionnel·le de santé si les douleurs persistent et sont particulièrement gênantes. La sage-femme confirme :
« Il y en a qui s’habituent à la douleur parce qu’on leur a toujours dit que c’était normal d’avoir mal pendant les règles. Il m’est arrivée d’envoyer des femmes de 40–45 ans chez un spécialiste de l’endométriose, ce qui a réglé le problème. »
En cas de doute, mieux vaut donc consulter un·e spécialiste, qui sera en mesure de repérer une potentielle anomalie.