Sarah Ourahmoune, championne du monde de boxe, parle du cycle menstruel

Adeline Sirmel
article publié le 06/04/2021

Sarah Ourahmoune, championne du monde et vice championne olympique de boxe, répond à nos questions sur l’impact du cycle menstruel dans sa pratique sportive. Rencontre.

ton cycle menstruel a-t-il eu un impact sur tes performances sportives ?

J’ai envie de dire oui, puisque forcément, il y a des périodes pendant lesquelles on se sent mal, il y a de l’inconfort, de la rétention d’eau ou des troubles du sommeil. J’ai aussi des maux de ventre et puis d’autres périodes où, après les règles notamment, j’ai un regain d’énergie et de dynamisme.

(Sur notre blog, découvrez comment le cycle menstruel influence les émotions – ndlr.)

Les entraînements et les compétitions sont donc impactés car on n’a pas la main sur la programmation.  Très souvent, le calendrier des compétitions est imposé par la Fédération internationale. Les entraînements sont notamment planifiés en équipe de France par l’entraîneur national. Ce sont des entraînements collectifs donc, actuellement, le cycle menstruel de chacune des athlètes n’est pas pris en compte.

prends-tu en compte ton cycle menstruel dans la gestion de tes entraînements ?

Oui, quand je suis dans mon club. J’ai la main sur mes entraînements et je peux les adapter en fonction de mon état de forme et de la période dans laquelle je suis dans mon cycle. Par exemple, si je suis dans une période où j’ai mes règles, je ne vais pas faire de séances explosives avec beaucoup d’intensité où je vais me retrouver sur les rings face à une adversaire… Je vais plutôt opter pour des séances plus douces où je vais travailler la technique ou alors je fais de la musculation sans utiliser de grosses charges.

Par contre, quand je suis en équipe de France, tout m’est imposé. Dans ce cas, je “fais avec” et je n’ai pas trop le choix.

Portrait de Sarah Ourahmoune
Portrait de Sarah Ourahmoune | DIVERGENCE IMAGES ©

as-tu le souvenir d’une performance qui t’as déçu à cause de ton cycle ?

Oui, j’ai le souvenir d’une déception sur un combat à cause d’une période où j’avais mes règles… Je me suis réveillée le matin : mal, avec des douleurs au ventre, une nuit plutôt troublée, les jambes très lourdes, des migraines et beaucoup de vomissements. Je suis quand même allée à la pesée, j’ai réussi à faire le poids alors que très souvent je fais de la rétention d’eau et je jongle un peu sur les derniers grammes à perdre… C’est souvent un peu plus compliqué. Quand j’ai annoncé à mon entraîneur que je ne pouvais pas faire le combat, il n’était pas content : j’étais la tête d’affiche ! Il me disait qu’il fallait que je monte absolument sur le ring. Je suis donc retournée dans ma chambre, j’ai pris ce qu’il fallait, j’ai essayé de me reposer… Dans l’après-midi, j’ai combattu. C’était pas fameux puisque je n’étais pas très bien et dans un inconfort certain. C’est un souvenir assez désagréable de ce combat… J’ai eu peur de me prendre un coup au ventre ou d’avoir une tache de sang sur le short quand je faisais un effort. 

Bref, très souvent, le cycle menstruel et surtout les règles ne sont pas pris en compte quand on fait de la compétition. Nous devons nous adapter malgré tout.

as-tu des astuces pour pratiquer ton sport peu importe le moment de ton cycle ?

Aujourd’hui, pour allier cycle menstruel et sport de haut niveau, il faudrait que toutes les personnes qui accompagnent les athlètes puissent être formées à l’impact du cycle sur le corps. Cela pourrait être étudié avec des médecins et des gynécologues pour pouvoir adapter et faire évoluer le contenu de l’entraînement en fonction de la période du cycle. Pour ça, il faudrait prendre chacune des sportives au cas par cas.

Moi, aujourd’hui, je n’ai pas vraiment d’astuces. Pendant toute ma carrière, je notais chaque jour mes sensations, mes dates de début et fin de règles pour voir comment je me sentais. Quand on fait du sport de haut niveau, il faut savoir qu’on perd du poids et qu’on est toujours dans une activité assez intense. Il y a forcément un impact sur la régularité du cycle. De cette façon, beaucoup d’athlètes ont des cycles irréguliers ou sont en limite d’aménorrhée avec des flux très légers.

parle-t-on “règles” dans le milieu sportif ?

Aujourd’hui, les menstruations ne sont plus un sujet tabou dans le sport, notamment grâce aux médias et aux sportifs qui ont pris la parole à ce sujet.

On a vu ces derniers mois plusieurs articles autour des règles chez les sportives ou de la maternité aussi pour aller plus loin. On prend vraiment tout ça en compte. On parle de la période de règles mais il est vrai qu’on ne parle pas de l’intégralité du cycle.

le mot de la fin ?

Je pense que d’étudier le cycle menstruel et le prendre en compte pour la pratique des sportives peut avoir un réel intérêt avec un impact sur les performances qui ne pourraient être que meilleures.

Crédit photo en tête de l’article : YURI CORTEZ / AFP © – Sarah Ourahmoune, en finale chez les moins de 51 kg aux Jeux Olympiques de Rio (Brésil) en 2016.

Adeline Sirmel
Article rédigé par : Adeline Sirmel
Rédactrice

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